mardi 11 décembre 2012

La minute éducative 8 : Survivre à la première tempête blanche de l’année


Si cette affirmation peut sembler anodine ou sans « punch » pour certains, ceux des grands centres par exemple, je vous assure qu’ici, dans le presque Nord, où les gens conduisent comme ils le peuvent, ou plutôt comme ils le sentent, ça fait moins péjoratif, c’est quelque chose.

Oui, la planète se réchauffe, mais un fait demeure, nous serons aux prises avec une satanée première tempête pendant plusieurs années encore. Autant tenter de s’y préparer, ne serait-ce qu’un tout petit peu. Premièrement, il est impératif de s’entendre sur la définition de tempête. Il s’agit ici de volume de neige, oui, mais aussi de la façon dont la neige tombe. Il faut du vent en quantité pour dire que c’est une tempête. Sinon, c’est une bonne « bordée ». Donc, si par votre fenêtre de bureau vous voyez la neige tomber par en haut, à l’horizontale et en tourbillon pendant plusieurs heures d’affilée, vous pouvez dire que c’est une tempête, à condition que la neige tombe vraiment du ciel, et non des toits.

Si la tempête est en cours à votre arrivée au travail, et que vous prévoyez repartir seulement en fin de journée, sachez qu’une pelle de voiture de qualité au moins moyenne est un achat à considérer, surtout si vous êtes un homme. En effet, même si dans votre propre fenêtre, les autos des autres vous semblent exemptes de neige, il serait préférable de ne pas vous y fier, ou au moins de regarder comme il faut, parce que la tempête a ça de spécial que la neige se cache contre certaines surfaces. En sortant au soir venu, vous pourriez constater avec désarroi que votre voiture s’est emmitouflée confortablement de tous les côtés sauf un, et c’est malheureusement le dessus, ce qui veut dire que le dessous est aussi rempli à pleine capacité, et que seuls les bons vieux « 4 x 4 » aiment s’y faire prendre, pas votre compacte.

Une fois ladite situation constatée, en vous souhaitant à la fois de ne pas être un homme ET de ne pas être le dernier à quitter le bureau, vous pourrez faire pitié et vous faire aider si vous êtes une femme ou sortir votre pelle au moins de qualité moyenne si vous êtes un homme. Quitter le bureau tôt (et être une femme) peut même être bénéfique au point que quelqu’un pellette à votre place et que quelqu’un d’autre vous pousse pendant que vous tentez de vous sortir de votre bourbier. Si c’est le cas, prenez au moins la peine de sortir de votre voiture pour remercier les gens. Si jamais ce geste d’appréciation vous vaut de rester pris une fois de plus, ils seront toujours là et comprendront que vous avez voulu bien faire, et vous aideront une deuxième fois. Pas plus.

Une fois le bureau loin derrière, vous verrez que seules les artères extrêmement principales ont été entretenues convenablement et que non, les gens ne sont pas prêts à affronter la neige, même si tous savaient qu’elle arrivait. Vous resterez plus longtemps que de coutume aux feux de circulation, mais ça fait partie des joies de l’hiver. Vous comprendrez pourquoi quand vous vous préparerez à arrêter à un feu rouge imminent, mais qu’un bref regard dans votre rétroviseur vous convaincra de continuer d’avancer, au risque de vous faite emboutir par un gros « pickup » qui se pensait meilleur que lui-même. À cause de vous, qui serez passé sur une « rouge » pour sauver votre peau, les autres devront attendre plus longtemps sur leur coin. Et c’est une roue qui tourne.

Tant que vous circulerez sur les rues principales, tout ira relativement bien. Par contre, vous êtes au Saguenay et vous n’habitez pas sur une artère alors vous devrez inévitablement vous engager dans un quartier et vous vous souviendrez à cet instant précis de la vision de votre maire du déneigement en cas de chute importante de neige. Si ça se trouve, en plus de devoir engager votre Civic au ras du sol dans une rue où le tapis de neige excède l’espace entre le dessous de votre véhicule et la rue, vous aurez peut-être aussi à négocier avec un groupe de gens qui attendent au milieu de la rue, dans le seul espace où vous étiez certain que votre véhicule ne se serait pas enlisé, vous forçant ainsi à vous élancer dans la « grosse neige », afin de ne pas laisser le derrière de la voiture dépasser sur le boulevard, en proie aux camions chargés qui roulent trop vite. Soyez indulgents, il se peut que ces gens soient en mode urgence parce que leur véhicule est également coincé quelque part. Collez-vous à cette idée parce qu’aujourd’hui, l’idée de voyager « vert » par des conditions pareilles vous enragera plus qu’autrement, et que vous n’aimeriez pas mourir pour quelqu’un qui aurait pu se trouver ailleurs qu’en pleine rue.

Finalement, vous vous rendrez sans doute à destination sain et sauf, mais en constatant malheureusement que votre déneigeur, si bien intentionné et payé soit-il, ne peut pas empêcher la neige de revenir à toute vitesse dans votre entrée fraîchement déneigée. Hop, quelques coups de pelles et vous pourrez enfin vous dire que pour ce soir, c’en est fait de la tempête!

1 commentaire:

  1. J'aime bien le passage où vous dites qu'il vaut mieux être une femme... C'est une réalité!

    Grand-Langue

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